L'étape est annoncée pour 22,300km.
Nous montons de 530m. à 794m., en passant par le Puerto de Béjar, à 895m. d'altitude.
Lever à 5h.30
Départ à 6h.25
Arrivée à 12h.15
Nous montons sans cesse jusqu'à Baños de Montemayor. A l'entrée, nous passons devant l'ermita del Humilladero.
Baños de Montemayor est une ville thermale dont les propriétés curatives sont de grande renommée... depuis l'époque romaine.
Ville qui paraît fort agréable, mais aussi toute en pente.
Nous pouvons boire un café, mais les boutiques (où j'aurais aimé acheter une concha) ne s'ouvriront qu'à 10h.00. Il est à peine 9h.00. Pas question d'attendre.
Tant pis, nous ne copierons pas nos homologues espagnols. Nous resterons les Illustres inconnus que nous sommes, sans coquille, sans petit drapeau français, sans bordón.
Et maintenant, nous devons attaquer la voie romaine à très forte pente.
Je m'étais affolée à l'annonce de la difficulté, mais Maurice m'a fait valoir que j'avais déjà monté des dénivelés du même style aux alentours de Dijon. Cependant, arrivés à l'obstacle, Maurice règle tout particulièrement le pas (comme il l'a souvent fait), et la montée s'effectue harmonieusement sur les traces de nos illustres prédécesseurs, les Romains. De temps en temps, sur les bas côté, nous voyons, caché parfois dans la végétation, un banc de pierre, dont nous n'userons pas.
Nous voici maintenant en haut de la voie romaine. Là se trouvent des égoûts romains.
Nous sommes également à la limite de la Province de Cáceres et de la Province de Salamanca.
En même temps, nous quittons la Région d'Extrémadura pour entrer dans celle de Castilla Y Leoón.
C'est réconfortant de constater, concrètement, que nous progressons sérieusement, car nous avons peu de moyens de nous en rendre compte. Alors, quelque peu ragaillardie, je me surprends à penser aux fêtes de Noël, à organiser le réveillon de famille, etc.
La montée continue, mais la pente est très douce jusqu'à Puerto de Béjar, son point culminant.
Ne voilà-t-il pas que Maurice, en voulant immortaliser un âne, se rentre des épines de chardon dans la main... heureusement vite extraites, désinfectées, et encore plus vite oubliées.
A nouveau des bornes milliaires, dont l'une porte une très longue inscription.
De là, nous descendons vers le Río Cuerpo de Hombre, pour remonter ensuite vers La Calzada de Béjar, à quelque 6km.
Décidément, il n'y a rien à faire dans ce village! Il n'y a pas même une tienda, tout juste un bar, et encore, ouvert à ses heures. Et c'est long, tout un après-midi sans rien faire, malgré le sudoku. Ca devient vraiment lassant.
Nous trouvons hébergement à l'albergue de peregrinos 'Alba Soraya'. C'est une auberge privée bien annoncée sur le chemin. Nous pouvons faire laver notre linge qui sèche au vent qui souffle fort. La comida nous est faite, sur place, par la propriétaire de l'albergue.
Nous avons la chance de rencontrer un couple de Français très gentils, qui nous offrent gentiment l'apéritif. Nous déjeunons avec eux.. Ils agrémentent notre dessert en nous proposant spontanément des figues délicieuses. Ils insistent pour que nous en emportions.
Et nous qui, faute de tienda, n'avions rien pour dîner...
Nous assistons à la messe à 20h.25...
Pendant la messe, un chat, puis un chien, pénètrent, tour à tour dans l'église. Ils sont violemment chassés. Un papillon entre à son tour, et personne ne dit rien...
N'est-ce pas Dieu qui a créé toutes les espèces animales?
Aurait-Il donc créé des espèces 'élues'?
Le curé est très sympathique: il sert les mains de tous les présents.
Au sortir de la messe, nous sommes surpris par le froid et par la pluie. Nous avions presque oublié leur existence. Mais ce ne sont que des prémices...
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