Via plata : guillena-castilblanco
27 août 2006

VIA PLATA - CHEMINEMENT A 4 PIEDS

Les carnets d'un mécréant et d'une pèlerine

Etape : 2 - Guillena - Castilblanco de los Arroyos

Le trek du mécréant

2 - Guillena - Castilblanco de los Arroyos

Réveil à 6 h. pour partir à 7 H.
Chance, à la sortie du village, un bar est ouvert qui nous permet de petit-déjeuner.
L'étape du jour est courte, 19 km, si je ne fais pas d'erreur de parcours. Il faut s'habituer à visualiser les flèches jaunes. Elles sont notre fil d'Ariane pour 1000 km !
La traversée de la petite zone industrielle s'effectue lentement pour ne pas manquer la balise sur un chemin ou une route qui doit se trouver à notre gauche.

Cette étape se révèle être une promenade de santé. C'est un très agréable et confortable chemin de terre au travers des champs d'oliviers, d'orangers et de chênes verts que nous invitent à parcourir les chères flèches jaunes.
Surprise, vers la mi-parcours, nous tombons nez-à-nez avec un groupe de chasseurs et leur meute de chiens.

L'itinéraire étant facile, nous arrivons en avance sur l'horaire prévu. Le gîte municipal, financé sur fonds européen, est quelconque, mais nous paraît luxueux par rapport à l'hébergement précédent.
Vers 14 h. nous avons la très grande joie et le vif plaisir de manger un vrai repas (menu del día). Luxe suprême, la serveuse parle le français !

Le reste de la journée est passé à faire la sieste, faire sa petite lessive (c'est un réel plaisir car le linge sèche en très peu de temps) et visiter la bourgade. Le village est un peu vide nous a-t-on dit car c'est le jour du pèlerinage à un ermitage voisin.
Il faut également préparer la journée de demain avec une étape de 30 km.

Le voyage de la pèlerine

Aujourd'hui, l'étape est annoncée pour 19km.
Nous passons du niveau 26m. à 327m. d'altitude
Il n'y a aucun village à traverser.

Lever à 6h.00
Départ à 7h.30
Arrivée à 11h.45

Ouf! Je me réveille fraîche et dispose. Mais je décide de prendre dorénavant trois douches chaque jour, juste pour m'hydrater.

Nous renouvelons notre provision d'eau: toujours 3l.½.
Nous quittons le polideportivo à 7h.00, après avoir bu près d'1l. d'eau, mais sans avoir mangé. Nous n'avions rien pu acheter la veille, car le samedi tout était fermé dans la ville à partir de 14h.00. Heureusement, à l'extrémité de la ville, nous trouvons un bar ouvert où nous pouvons prendre un café/tartines.
En Andalousie, nous trouverons de temps en temps des «bornes administratives» sous forme de hauts parallélépipèdes rectangles en granit de pratiquement 1,5m. de haut.

Nous traversons le Río Rivera de Huelva. Nous montons et descendons les Toboganes, le long du terrain d'aviation. Nous ouvrons/fermons des portes en pleine nature, les laissant comme nous les avons trouvées. Nous longeons des orangeraies. Mais il n'y a rien de particulier sur le Camino.

Pour le moment, je ne suis pas encore aguerrie: mes yeux restent fixés sur le terrain, et je ne relève pas souvent la tête pour regarder alentour, sauf pour chercher les flèches. Et mon chapeau réduit un peu mon champ de vision.

En arrivant, nous créons une sorte de 'rituel d'arrivée' que nous respecterons scrupuleusement tout au long de notre pèlerinage:
1.-Nous recherchons immédiatement notre hébergement, la plupart du temps lié à la signature de notre credencial. Généralement, nous devons nous adresser à l'ayutamiento.
2.-Forts de l'expérience de Guillena, nous posons simplement nos sacs à dos sur nos literas et nous précipitons en ville pour acheter de quoi petit-déjeuner le lendemain matin, des fruits pour la cena, et de l'eau fraîche!
3.-Nous rapportons nos courses à l'hébergement.
4.-Seulement alors, nous procédons à nos ablutions et faisons notre petite lessive, que nous pendons généralement dehors.
5.-Enfin, nous nous mettons en quête d'un bar, d'un restaurant, ou d'un mesón, où nous pourrons déguster un menu del día, bien consistant et largement arrosé d'eau.
Ici, c'est le garage/poste d'essence qui détient la clef de l'albergue (cofinancée par l'Europe) et qui signe notre credencial.
Dans ce village la serveuse du restaurant nous initie en Français au plaisir de la casera limon. Nous buvons chacun 1l.½. de cet agréable et frais breuvage.

Il n'y a rien à faire dans ce village...
Sauf photographier le monument dédié à Cervantes, dont le roman «Las dos doncellas» immortalise le village...
Et l'extérieur de l'église mudéjare, qui est désespérément fermée. Il n'y a pas de messe à 20h.00, car c'est le jour de la romería (le grand pardon): plus de la moitié des villageois, clergé en tête, est partie pour trois jours à un ermitage situé à une quinzaine de kilomètres, et ne reviendra que le lendemain.

Nous devons donc rentrer à l'albergue pour la sieste forcée: tout est fermé maintenant jusqu'à 19h.00. Heureusement que j'avais apporté un livret de mots codés.
Alors, il y a un peu d'animation dans les rues. Quelques bars ouvrent. Mais nous devons tout de même attendre 21h.00 pour partager une salade...
C'est décidé, demain, nous dînerons de fruits... mais aujourd'hui, c'est dimanche...

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