Via plata : castilblanco-almaden
28 août 2006

VIA PLATA - CHEMINEMENT A 4 PIEDS

Les carnets d'un mécréant et d'une pèlerine

Etape : 3 - Castilblanco de los Arroyos - Almadén de la Plata

Le trek du mécréant

Départ à 5 h. du matin avec la frontale. Une longue étape de goudron nous attend.
Dans la campagne, le fond de l'air est frais ( 22º - 23º ) et le pas est allègre. De rares véhicules nous croisent et, parmi ceux-ci, nous reconnaissons sans difficulté le camion des ordures qui laisse derrière lui une forte odeur prégnante. Le jour nous surprend dans notre promenade matinale.

Après 16 km, la porte du parc forestier étant ouverte, nous quittons le goudron de la route pour celui du parc. Un casse-croûte réparateur est pris près de la maison forestière.
Une bonne surprise, la suite du chemin n'est pas goudronnée. La senteur de l'air est agréable dans la forêt de chênes lièges.
Juste avant d'arriver à Almadén de la Plata, une forte montée nous permet de jouir d'un magnifique panorama où nous pouvons voir d'où nous venons et où nous allons.

3 - Castilblanco de los Arroyos - Almadén de la Plata

Arrivée à Almadén de la Plata, une personne se propose, très gentiment, de nous accompagner jusqu'au gîte municipal où nous constatons qu'il n'y a pas d'eau pour la journée.

Les habitudes se prenant facilement, le reste de la journée se passe invariablement de la même façon, douche (quand c'est possible), repas au restaurant, tâches de casernement (lavage, ...), sieste réparatrice, visite du bourg et achats pour le repas du soir et du petit déjeuner.

Le voyage de la pèlerine

L'étape est annoncée pour 29,500km.
Nous passons de 327m. à 469m., disons, 'en montagnes russes'...
Et toujours pas de village à traverser...

Lever à 4h.10
Départ à 5h.00
Nous voulons prendre de l'avance sur le soleil!
Arrivée à 12h.00

Nous partons à la frontale. Pour plus de sécurité, Maurice enfile le brassard réfléchissant qu'il porte généralement à bicyclette. Il fait nuit noire jusqu'à un peu après 7h.00.

Nous devons d'abord marcher 17km sur la route qui, malgré les dénégations de Maurice, n'arrête pratiquement pas de monter. (Le Responsable de l'Association que nous avons vu à Séville nous a dit que les responsables de l'association locale sont en grandes négociations avec un propriétaire pour laisser passer les peregrinos sur ses terres.) Ensuite, c'est plus agréable: 13km dans le parc régional forestier. Mais, grande interrogation: la porte du Parque Forestal de El Berrocal sera-t-elle ouverte ou fermée?

Cette nuit, je n'ai pu trouver le sommeil que pendant 2heures. Au bout d'une dizaine de kilomètres, je me sens dans le brouillard. Je ne pense qu'à dormir, mais la route monte, monte, et monte, inlassablement. Au bout de 13km, je décide de faire du stop jusqu'au parc.
Une voiture arrive. C'est un 4x4 conduit par un jeune homme, dont les parents sont là aussi. Ils acceptent gentiment de me transporter. Je ne comprends pas tout ce qu'ils se disent. Au bout d'une centaine de mètres, le véhicule stoppe. Je descends. Je ne sais pas pourquoi il s'est arrêté. Les gens me font remonter. Maurice nous rejoint. La police routière nous croise, s'arrête et vient voir de quoi il retourne. Un policier commence à me poser des questions. Situation rocambolesque. La voiture repart avec moi, et me dépose à l'entrée du parc, 4km plus loin.
Je peux ainsi somnoler une bonne demi heure, jusqu'à ce que Maurice arrive. Cela suffit pour que je puisse repartir jusqu'à la pause grignotage.
Lors de la montée la plus dure, peu avant l'arrivée à Almadén de la Plata, Maurice m'aide grandement: il me fait déposer mon sac à dos qu' il redescend chercher. J'apprécie énormément de pouvoir ainsi me reposer sur une partie de cette forte pente.
En me rejoignant, il m'apprend que nous avons eu chaud: il a eu la chance d'arriver auprès de mon sac à dos au moment même où un garde forestier en voiture allait l'embarquer...

J'ai tout de même marché pratiquement 26km.

A Almadén de la Plata, nous nous enquérons de l'auberge de jeunesse, qui se trouve être les anciennes écoles. Je m'adresse d'abord à une dame anglaise venue remplir des bidons d'eau à une fontaine; mais elle ne connaît pas.
Je pose la même question à un monsieur âgé qui passe avec ses courses. Il nous demande quelques minutes pour porter son sac chez lui et revient vers nous. Il nous accompagne jusqu'à l'albergue municipal, située à l'autre extrémité du village. Chemin faisant, il nous indique la tienda et le mesón La Concha.

Fidèles à notre 'cérémonial', nous choisissons nos literas, et nous précipitons à la tienda pour acheter des fruits pour ce soir, et de quoi petit-déjeuner demain matin. De retour à l'albergue, une 'bonne surprise' nous attend: il n'y a pas d'eau. En réalité, c'est toute une partie du village qui est privée d'eau depuis la veille, paraît-il. Du coup, la responsable des lieux ne nous réclame pas les 6,00euro par personne.
Nous devrons aller chercher de l'eau à la fontaine.

En entrant dans le mesón La Concha, nous avons presque froid à cause de l'air conditionné, après la fournaise de l'extérieur. En attendant qu'on nous serve notre menu del día, je me lave au lavabo des toilettes.

A la fontaine, rassurés sur la qualité de l'eau, nous nous amusons à regarder des truites évoluer dans le bassin.

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